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MDPH la lenteur du traitement des dossiers entraîne l'abandon de bien des handicapés

10 Juillet 2020

Délais des MDPH : le quotidien malmené des personnes handicapées

 

Les délais de traitement des dossiers sont très longs dans certaines MDPH. Les personnes en situation de handicap voient leurs difficultés de santé s’aggraver. Elles s’isolent. Certaines en viennent même à renoncer faute de recevoir à temps les aides dont elles ont besoin, pour elles-mêmes ou leurs proches. Anne-Marie, Cindy et Sylvie racontent.

Avec ses douleurs neuropathiques et ses difficultés de marche, Anne-Marie, 70 ans, aurait bien besoin d’une carte de stationnement et d’une carte de priorité tant la station debout lui est pénible. À l’initiative de son médecin, elle a donc envoyé son dossier à la MDPH d’Indre-et-Loire (37) en mars 2019. En octobre 2019, soit sept mois plus tard, celle-ci lui adressait une réponse positive. Sauf qu’elle ne l’a pas reçue. Les services avaient mal saisi la commune et envoyé le courrier à une mauvaise adresse. S’inquiétant du délai, elle finit par obtenir le courrier d’accord en mai 2020.

Mais depuis, les problèmes s’enchaînent encore. Dysfonctionnements du site ne permettant pas de télécharger correctement sa photo, services injoignables par téléphone pendant la crise sanitaire, péremption du coupon à retourner à l’imprimerie nationale, où le dossier bloque aujourd’hui… « Je ne vois pas d’issue. Les services disent qu’ils ne peuvent rien faire. J’ai droit à ces deux cartes mais personne ne sait me préciser quand je les aurai. »

Faute de carte de stationnement : VSL, risque d’amende et isolement

Suite à la récidive de son cancer, son handicap s’est amplifié. « Je ne marche que peu de temps et avec une canne. Les rendez-vous à l’hôpital se multiplient. La carte ne supprimerait pas mes douleurs mais m’aiderait au quotidien », plaide Anne-Marie. Résultat : quand elle rentre de courses ou d’un rendez-vous médical, elle est épuisée, avec des douleurs dans le bas du ventre et du dos, et un œdème au  pied et à la cheville qui s’accentue.

Quand elle va à l’hôpital, il lui arrive de demander un VSL, même si elle trouve incompréhensible d’engendrer ce coût alors qu’elle conduit. De toute façon, « les médecins sont récalcitrants à faire la paperasse dont j’ai besoin pour les remboursements de ces frais ». Alors de peur de déranger, elle prend parfois le risque, sur le parking de l’hôpital, de se garer quand-même sur un stationnement réservé, sans carte. En ville, en revanche, pas question, de peur d’être verbalisée. « Je ne vais presque plus dans les magasins depuis plus d’un an. Avec mes pieds, j’aurais pourtant besoin de nouvelles chaussures. Et j’en viens à m’isoler. » 

Ne plus pouvoir emmener la poussette 

Comme Anne-Marie, des milliers de personnes subissent les délais de traitement et difficultés administratives de certaines MDPHÀ Tours (37), Cindy, maman de 40 ans, a mis 22 mois, en comptant les recours, à obtenir l’accord pour un véhicule adapté à son hémiparésie. Il lui en fallait un plus grand que le précédent, suite à la naissance de son deuxième enfant.